Les millésimes, des produits d’exception

       Les millésimes, sont une spécificité armagnacaise : bibliothèque des saveurs et mémoire du temps, produit vivant qui ne cesse d’évoluer en fût, quantités limitées, parfois confidentielles, on est loin d’un produit standard pour un marché de masse !

       Les eaux de vie millésimées doivent avoir au minimum 10 ans de vieillissement. Ce sont des produits rares et recherchés.

       La Béroje offre un large éventail de millésimes de 1946 à nos jours. C’est à plus de 20 ans de vieillissement que nos eaux de vie sont proposées à la vente. Nous veillons à respecter l’extrême diversité de ces produits hors du commun et leur rythme de maturation : il faut discerner leur potentiel et repérer leur degré d’accomplissement, voire leur apogée. Quelle joie de découvrir parfois dans l’amoncellement des fûts, un trésor oublié !

       Chaque millésime a ses particularités aromatiques Cette diversité tient certes à ces vins de distillation qui bouillonnent au feu de l’alambic donnant des arômes raisinés et floraux mais aussi au contact du bois de chêne et au travail du maître de chai. Couleur, robe, parfums, longueur en bouche : tout concourt à l’appréciation des amateurs qui se livrent parfois à de longues dissertations pour dire leur plaisir.

       Voici un commentaire de F. Lebel (chef sommelier de l’hôtel Crillon et du pré Catelan) sur un très bel Armagnac de La Béroje, le millésime 1990 ( « L’Esprit de l’armagnac » édition du Cherche midi 2010).

« Eau de Vie ambrée aux beaux reflets verts. Le nez sur des notes de vanille d’élevage est agrémenté par des épices douces très complexes ; la finale du nez est persistante sur des notes de zeste d’orange confite. En bouche, l’attaque est franche et la sensation alcooleuse reste sage. Un beau moelleux apporte à l’eau de vie une grande profondeur ; des arômes complexes se dévoilent après quelques minutes de réchauffement dans le creux de votre main, sur des sensations de gentiane confite, une légère note de clou de girofle, se terminant sur des notes de tabac blond. C’est un grand armagnac sur sa jeunesse et sa fraîcheur, qui démontre que l’esprit et le terroir sont toujours là. Nous le retrouverons avec plaisir tout au long de son élevage avec des caractères différents. »

Alain Dutournier, chef étoilé au Carré des Feuillants, grand amateur de vieux armagnacs,
L’Armagnac de La Béroje au premier plan à droite.
photographe Maurice Rougemont