Quelques conseils de dégustation de l’armagnac

        Le principe de la dégustation est de solliciter les sens : l’odorat, la vue et le toucher de façon à apprécier pleinement la découverte d’un armagnac.

Comment servir l’Armagnac ?

        Quel moment choisir : Il est très agréable de prendre un Armagnac pour accompagner un dessert (il se marie parfaitement bien au chocolat, aux fruits compotés, aux marrons etc…), cependant l’après-repas constitue vraiment le moment le plus favorable.

        L’Armagnac a tout d’abord besoin d’être oxygéné surtout si l’on vient d’ouvrir une nouvelle bouteille. Une bonne aération permet de laisser s’échapper les esthers qui s’accumulent dans le goulot  pour que s’épanouissent les beaux parfums ; l’idéal serait de servir les verres quelques dizaines de minutes avant de les proposer. Autrement, on peut imprimer un mouvement de rotation au verre pour faciliter l’oxygénation.

        Verres ballon, et surtout verres tulipe, permettent de mieux concentrer les parfums mais quel que soit le verre , il est bon de le prendre à température ambiante en  le chauffant un peu dans les mains.

Comment déguster l’armagnac ?

        Incliner le verre permet d’apprécier les « jambages » : coulures le long des parois qui dénote le caractère onctueux de l’Armagnac si important dans le vieillissement ; c’est le moment d’admirer la couleur, la limpidité, la brillance.

        L’examen olfactif et gustatif  est bien sûr le plus important :

        Respirer le contenu du verre tenu à hauteur du menton de façon à ce que les récepteurs olfatifs ne soient pas annihilés par l’alcool. Le nez détecte les substances volatiles, la gamme des parfums , leur harmonie.

        Mais c’est en bouche que tout le bouquet des arômes explose : goût et odorat se combinent pour explorer toute la complexité d’une eau de vie.

        Il ne s’agit pas d’avaler  une gorgée, mais de prendre une très petite quantité d’Armagnac ;  bien le rouler dans la bouche ou le  « mâcher », tout en laissant remonter les odeurs dans la gorge   (la retro-olfaction joue un rôle majeur dans la perception des saveurs) : c’est ainsi qu’il révèle tous ses arômes.

        Les goûts de  boisés,  de fruits secs, les arômes floraux, vanillés, le miel, les fruits confiturés, les agrumes, le cacao, la réglisse, le zan … Sensation de fraicheur, de suavité, l’ampleur, la rondeur, la longueur en bouche : quel voyage sensoriel !

        Lorsque le verre est vidé, faire rouler les ultimes gouttes sur les parois du verre tout en le chauffant dans les mains puis le respirer : bouquet final d’une grande richesse !

Ne soyez pas intimidé par l’Armagnac !

        Nul besoin d’être un connaisseur, ni un habituel consommateur d’eaux de vie pour entrer dans cet univers de l’Armagnac qui tient plus des parfums que de la boisson. Il est regrettable que bien des personnes, les femmes notamment, se privent d’office de cette découverte. Ne soyez pas intimidé par l’Armagnac, humez le, prenez votre temps, sachez en prendre très peu à la fois, soyez attentif aux parfums qui apparaissent successivement. Nous avons, paraît-il,  plusieurs centaines de récepteurs olfactifs et la possibilité de capter 1000 milliards d’odeurs ! (étude de l’institut pasteur 2014). Il en ressortque vous avez tout ce qu’il faut pour bien déguster un Armagnac, même si  la détection précise des odeurs et la capacité de les nommer ne sont  pas toujours là. Simplement, il faut entrer en soi-même pour se rendre attentif au déploiement des arômes. Être réceptif à ce qui se passe, à ce qui vous traverse, à cette mémoire qui charrie tant d’odeurs sans le secours des noms mais qu’importe ! Goûtez pleinement ce plaisir des sens, expérience esthétique d’un instant. L’entrainement aiguisera votre perception, n’hésitez pas à y revenir !